PEFC : Pouvez-vous nous présenter l’Association des Entrepreneurs Forestiers du Centre-Val de Loire ?
Pierre Baron : L’Association des Entrepreneurs Forestiers du Centre-Val de Loire (ETF du Centre) a été créée en 2017 suite à la disparition de la Bourse des Travaux Forestiers du Centre (BTFC). La BTFC était en quelque sorte l’interprofession de l’amont de la filière, regroupant un collège d’entrepreneurs, un collège de gestionnaires, un collège d’institutionnels (ONF, ERPF, écoles forestières…), un collège d’exploitants, de scieurs… Sa dissolution est survenue à la demande de la région, qui a souhaité n’avoir qu’un seul interlocuteur privilégié afin de faciliter la représentation de l’ensemble de la filière.
Nous avons donc pris l’initiative de créer ETF du Centre, affiliée à la Fédération Nationale Entrepreneurs des Territoires (FNEDT), et comptons aujourd’hui plus de 40 entreprises adhérentes. Cette structure permet de mieux représenter les intérêts des entrepreneurs forestiers et de renforcer la cohésion de la profession.
PEFC : Quels sont les principaux enjeux auxquels l’association doit faire face ?
Pierre Baron : Nous traversons une période de crises sans précédent, exacerbée par les intempéries continues depuis mi-octobre. À cela s’ajoutent des réglementations de plus en plus strictes qui pèsent sur les entreprises de travaux forestiers et menacent notre activité en forêt, pourtant essentielle au renouvellement forestier. Les contraintes économiques, notamment liées à l’augmentation significative des coûts des carburants et des consommables que nous utilisons pour mener notre activité au quotidien nous rendent la tâche aussi très compliquée.
Les entrepreneurs forestiers subissent actuellement des pressions de toute part et beaucoup de mes collègues ont du mal à se souvenir d’une année aussi difficile. La gestion forestière est devenue un véritable défi pour nous, avec des restrictions qui limitent souvent notre capacité à travailler pendant certaines périodes de l’année en raison des conditions météorologiques et des risques d’incendie de plus en plus extrêmes et fréquents, liés au réchauffement climatique. Il est essentiel pour nous de pouvoir travailler dans des conditions optimales pour assurer la pérennité de nos entreprises et la durabilité de nos forêts.
PEFC : En quoi la certification PEFC vous aide-t-elle dans ce contexte ?
Pierre Baron : La certification PEFC donne accès à des appels d’offres de grands donneurs d’ordre en forêt comme l’ONF par exemple, et permet également de bénéficier plus facilement d’aides pour le renouvellement de notre matériel. Mais au-delà de ces avantages pratiques, alors que nos métiers sont souvent confrontés à une critique injustifiée, la certification PEFC nous défend et vient légitimer nos actions en forêt.
Les entrepreneurs se sentent souvent incompris et peu reconnus, tant par la filière que par la société dans son ensemble. La certification PEFC renforce notre crédibilité et montre notre engagement envers la gestion durable des forêts.
Je suis moi-même adhérent à la certification PEFC avec ma propre entreprise de travaux forestiers et sylvicoles depuis cette année pour montrer l’exemple, et je souhaite embarquer tous les adhérents de l’association dans cette voie !