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Les atouts du débardage à cheval
Le débardage à cheval consiste à remplacer les machines par des chevaux de trait pour déplacer le bois coupé. Il s’impose comme mode alternatif et résolument moderne de travaux forestiers.
Un moindre impact sur les sols
Le cheval, couplé au travail de l’homme, permet de travailler dans les forêts tout en préservant la qualité productive des sols. « Lorsqu’un engin à moteur pénètre dans une forêt, il tasse le sol qui devient étanche, voire stérile », explique François Biocalti, bûcheron débardeur et membre de Trait Meuse, association qui promeut le travail du cheval de trait.
« Le cheval occasionne peu, voire aucun dégât lors de son passage : pas d’arrachement de la régénération naturelle, pas de formation d’ornière, pas de tassement des sols », complète-t-il. Atout non négligeable, le cheval est aussi une énergie non polluante.
Une démarche de moyen terme
Pour François Biocalti, « les propriétaires forestiers prennent de plus en plus conscience que leurs sols ont de la valeur : choisir le débardage à cheval revient à penser moyen terme et rentabilité ». Le 10 octobre, PEFC Champagne-Ardenne a organisé une visite de sensibilisation au tassement des sols et aux techniques alternatives de débardage, dans le cadre du programme d’accompagnement des propriétaires forestiers adhérents. Cette journée était organisée avec l’aide une coopérative membre du Groupe Coopération Forestière, certifiée PEFC et engagée dans une certification ISO14001 de réduction des impacts sur l’environnement.
Un forestier privé de Haute-Marne a accueilli pour la 1ère fois sur sa parcelle de Montier-en-Der un chantier d’exploitation manuelle et un débardage à cheval. Expérience concluante pour Alban Goguel D’allondans qui souligne que « le débardage à cheval mise sur la qualité des sols et donne tout son sens à la gestion durable de la forêt ».
Former et informer les propriétaires forestiers
Pour Hélène Feuilly, chargée de mission à PEFC Champagne-Ardenne, « les méthodes de débusquage alternatives sont cohérentes avec les cahiers des charges des propriétaires et exploitants certifiés PEFC. Elles sont particulièrement adaptées aux forêts de Champagne-Ardenne qui ont des sols humides ». Cette information a réuni une cinquantaine de personnes : propriétaires forestiers, gestionnaires, étudiants.
Un secteur en croissance
Depuis 2006, Débardage Cheval Environnement regroupe au niveau national les entrepreneurs de travaux forestiers spécialisés dans le débardage par traction animale pour valoriser leurs savoir-faire, et faire reconnaître leur profession. François Biocalti insiste sur le développement de ce mode alternatif de travaux forestiers : « contrairement à certains pays européens, le débardage à cheval est en croissance en France. Ce mode de travail ne peut être que cohérent avec les exigences de la certification PEFC qui préserve la qualité des sols », explique-t-il. Le coût de cette intervention combinée (débusquage à cheval et débardage par tracteur) est supérieur de 15 euros par rapport à une méthode traditionnelle (uniquement par tracteur), ce qui selon Alban Goguel d’Allondans reste minime au regard des avantages. « C’est une question de bon sens et il faut encourager ces pratiques », complète-t-il. En effet, le débardage à cheval est un investissement qui permet de faire des économies à moyen terme :
- la mobilisation des bois est optimisée car il y n’a presque plus de contraintes météo. Il est possible de débusquer les bois en tout temps et débarder quand les conditions sont meilleures.
- l’ensemble du sol est productif ;
- la plantation d’enrichissement est économisée.
Comme le souligne Hélène Feuilly, « cette solution permet de remplir les 3 rôles de la forêt : écologique (maintien de la diversité, préservation des sols) social (emploi local non délocalisable) et économique (rentrée d’argent pour les producteurs forestiers) ».
Rendements du débardage à cheval
Suivant les contraintes de terrain les rendements peuvent varier de 10 à 40m3 ou 30 à 50 stères/homme/jour. Avec du matériel performant, deux chevaux peuvent tracter plus de 2m3 de volume moyen.
Source : Débardage Cheval Environnement
Un facteur de développement local
Pour Débardage Cheval Environnement, le choix de cette méthode de travaux forestiers comporte une véritable valeur socio-économique en permettant de :
- diversifier les activités tout en créant et maintenant des emplois (élevage, maréchalerie, dressage, etc.) ;
- de s’orienter vers le tourisme rural tout en conservant le patrimoine (notamment celui des chevaux de trait).
En fonction de leur taille, les grumes de chêne et de frêne certifiées PEFC seront destinées à la tonnellerie ou à la charpente.
Après sa coupe, la longueur et le diamètre de la grume est mesurée.
Les chevaux peuvent par ailleurs être utilisés pour d’autres travaux en forêt (transport de matériaux, fournitures, etc.).
PEFC Champagne-Ardenne a organisé le 10 octobre 2013 une réunion technique d’information sur la sensibilité des sols au tassement et les techniques alternatives de débardage.
Un forestier adhérent à PEFC a expérimenté une exploitation manuelle et un débardage à cheval sur sa parcelle de 45 hectares située à Montier-en-Der.
Pour ce type de chantier, les chevaux de trait ont de 8 à 15 ans. Ils peuvent tirer environ 1 tonne, sur 100 mètres maximum.
La grume est attachée en vue d’être tirée par les chevaux jusqu’en bordure de la parcelle.
La traction animale en forêt apporte une aide au bûcheron et une sécurité dans le cadre de travaux conjoints (désencrouage facile et rapide).
La traction animale respecte les sols, les infrastructures et les sites sensibles. La traction animale est ainsi conforme au point 3 du cahier des charges PEFC du propriétaire forestier qui vise à adopter des mesures de préservation de la biodiversité et de protection des sols et de l'eau.
En exploitation forestière périurbaine, le cheval est socialement beaucoup mieux perçu et accepté par le public. Une fois les grumes regroupées en bord de parcelle, une machine passera ensuite récupérer le bois.